Pour sa 16ème édition, le Festival du Bout du Monde a mis à l’honneur le groupe rock celtique The Celtic Social Club en ouverture du festival, sur la légendaire scène Landaoudec.
Nous pouvions entendre de la billetterie les appels au rassemblement de Jean-Pierre Riou (à la mandoline, guitare et chant), de Jimme O’Neill (à la guitare et chant), de Manu Masko (à la batterie, clavier et chant), de Mathieu Pequeriau (à l’harmonica, washboard et chant), de Richard Puaud (à la basse et chant), de Ronan Le Bars (à la flûte et Uillean pipes) et de Pierre Stephan (au violon).
C’est en 2013 que Manu Masko lance l’idée de rassembler les membres de Red Cardell avec Jimme O’Neill du groupe The Silencers afin de créer un collectif ayant pour seule envie de prendre plaisir à jouer ensemble un répertoire de mélodies celtes, tout en explorant d’autres influences musicales comme le rap, le reggae, le hip-hop et le blues. Le groupe séduit vite le public et un album voit le jour en 2014 produit par Keltia musique (Quimper). Depuis les dates de concerts et festivals s’enchaînent. Les invités sur scène comme la chanteuse bretonne Louise Ebrel, le rappeur new-yorkais I.C. Will ou le chanteur reggae jamaïcain Winston McAnuff façonnent et renforcent cet esprit d’ouverture, souhaité par ces sept compagnons.
L’ambiance était vite à la fête au Boudu. Une grande fumée de terre battue s’élevait du terrain… non ce n’était pas des fumigènes mais bien les festivaliers lançés dans une chenille dont on ne distinguait plus le début ni la fin…
Après leur concert, Anaïs de Madame Ordinaire et moi avons rencontré Jean-Pierre Riou et Jimme O’Neill autour d’un breuvage bien mérité :
En un an, il s’est passé beaucoup de choses pour vous. Après le Festival des Vieilles Charrues l’année dernière, qu’est ce que cela vous fait d’être au Festival du Bout du Monde ?
Jimme O’Neill : On savait l’année dernière que nous étions programmés pour le Bout du Monde cette année. Nous étions super ravis. C’est une des clés de la programmation. Depuis fin février, on tourne beaucoup et là on accélère avec plusieurs dates.
Le film Buena Vista Social Club a inspiré la création du groupe. Y’a-t-il eu un événement particulier ?
J.ON : Non, c’est parti plutôt du nom… aussi en référence à New Orleans Social Club. Le nom était libre. Il y avait d’abord l’idée de mélange de musiques celtes et l’envie de créer un collectif, de jouer ensemble… nous avons enregistré 3 chansons et joué aux Vieilles Charrues. Les chansons ont été bien reçues. Le chemin s’est créé…
Vos chansons sont d’anciennes mélodies celtes, avez-vous composé toutes les paroles ?
J.ON : J’ai cherché sur le net et trouvé beaucoup de vieilles mélodies. Par exemple pour le titre My Blessed Boy, les paroles sont quasiment identiques. Manu a précisé « il faut faire des mélodies celtes » mais je suis aussi auteur compositeur… De temps en temps, on a changé ça ça ça… On est resté avec des paroles engagées, avec une histoire intéressante.
Chacun a composé ?
J.ON : Chacun a pris sa place. Par exemple le rappeur I.C. WILL c’est lui qui compose.
C’est assez surprenant justement que vous vous intéressiez au rap ?
Jean-Pierre Riou : Quand tu vas à New-York et que tu discutes avec les gens qui travaillent dans le r’n’b ou le rap, la base c’est le blues. Tous les gens qui bossent dans le rap ont une vraie culture. Ils ont la culture de la musique traditionnelle… pour eux le blues. Il suffit que tu te promènes un dimanche matin dans New-York, tu passes devant une chapelle ou une église, ils savent tous chanter. Lorsqu’on les rencontre, dans le fond on trouve toujours des points communs. On aime aussi le rock, le blues, on adore les mélanges.
Si on joue… et là le gars arrive à placer un flow… tout simplement… c’est gagné. C’est facile, c’est rythmique, c’est mélodique, c’est la musique. On partage ça qu’on soit à New-York ou en Bretagne !.
J.ON : L’idée avec Celtic Social Club est d’aller dans les endroits où les gens seront surpris. C’est essentiel.
Quand vous préparez un concert, c’est votre concert. Qu’est ce qui change par rapport à un Festival au niveau préparation, prestation, et temps imparti ?
JP.R : Un concert que ce soit dans une petite salle devant cinq personnes ou pour un festival devant des milliers, c’est pareil. C’est une question de relation. Tu vas chercher une relation. Quand t’es parti, tu le sens, tu le vis parce que c’est quelque chose de très personnel. Tu vas chercher en toi ce qu’il te plaît dans le fait de monter sur scène. On n’a pas de préparation particulière. On a tous le même objectif, de faire plaisir aux gens qui ont payé leur place pour voir un spectacle. Il ne faut jamais perdre ça de vue. Qu’ils soient 5 ou dix mille !
Merci à Jean-Pierre Riou et Jimme O’Neill pour cet échange. The Celtic Social Club nous promet encore de belles surprises sur scène.
Propos recueillis par la jupette de Jeannette